Le futur du code : quand programmer devient… « prompt-er »

Le futur du code : quand programmer devient… « prompt-er »

IA, développement, programmation, Python – ces mots résonnent différemment aujourd’hui. Car soyons honnêtes : c’est une période étrange pour être développeur. Pas mauvaise. Juste… différente.

Vous ouvrez X (anciennement Twitter) et soudain, tout le monde se proclame “prompt engineer”. Certains créent des applications full-stack avec trois phrases et une capture d’écran. Des offres d’emploi demandent de maîtriser LangChain avant même JavaScript. Et vous vous demandez : est-ce que j’ai encore vraiment besoin de coder ?

Le prompt : la nouvelle ligne de code

Il y a quelques années, “prompting” signifiait demander une entrée à l’utilisateur ou passer un flag en ligne de commande. Aujourd’hui ? C’est l’art d’écrire la phrase parfaite pour que GPT génère un microservice complet, avec gestion d’erreurs, tests unitaires et documentation.

C’est bluffant. On peut :

  • Générer une base de code en quelques secondes
  • Refactorer un vieux projet sans se prendre la tête
  • Écrire des scripts Bash sans Google
  • Automatiser des tâches répétitives

Oui, ça marche. Oui, ça fait gagner du temps. Et oui… c’est fun. Mais c’est aussi un peu perturbant.

Développeur ou dompteur d’API ?

Le métier a changé. Moins de “fabrication artisanale” de code, plus d’assemblage de blocs fournis par des modèles d’IA et des APIs.

Aujourd’hui, le workflow ressemble souvent à ça :

  1. Écrire un peu de “glue code”
  2. Demander une fonction à un LLM
  3. Copier-coller un bout de Stack Overflow pour “l’améliorer” via ChatGPT
  4. Envoyer en prod

Est-ce mal ? Pas vraiment. Les outils évoluent. Les abstractions s’empilent. Plus personne ne code en assembleur (sauf si vous êtes très motivé… ou maudit). Mais quelque chose s’est perdu : le plaisir de résoudre soi-même un problème ligne par ligne.

Pourquoi apprendre à coder reste vital

Le prompt est un raccourci, pas une compétence magique.
Le jour où :

  • l’IA se trompe,
  • le code casse en prod,
  • un bug rare survient,
    il faudra comprendre ce qui se passe sous le capot.

Apprendre à coder, c’est garder ce super-pouvoir. C’est comme savoir conduire manuellement alors que tout le monde utilise le pilote automatique. Quand ça déraille, ceux qui savent coder reprennent le volant.

Refuser d’évoluer = disparaître

Attention, l’inverse est vrai aussi : ignorer le prompting, c’est s’exclure du futur du dev. L’histoire se répète :

  • On a critiqué les dev front-end.
  • Puis ceux qui utilisaient Rails generators.
  • Puis ceux qui ne codent pas en C.

Aujourd’hui, certains se moquent des prompt engineers… demain, ils seront peut-être remplacés.

La vérité : le prompting fait partie de la boîte à outils du développeur moderne. Le meilleur profil est hybride : savoir quand utiliser l’IA… et quand coder soi-même.

Le risque : perdre la créativité

L’IA transforme notre rôle : on passe de créateur à éditeur. On ne “construit” plus, on “curate”.
Résultat :

  • Les applis finissent par se ressembler
  • Les petites touches personnelles disparaissent
  • L’originalité se dilue dans un océan de code générique

Les meilleurs logiciels gardent une empreinte humaine. Ils naissent d’une vision, d’une intuition, de ces micro-décisions qu’aucun modèle ne peut inventer.

Conclusion

Le code ne sera plus jamais comme avant. Mais si vous vous contentez de “prompt-er”, vous passerez à côté de l’âme même de la programmation.

  • Continuez à apprendre.
  • Utilisez l’IA comme un accélérateur, pas comme une béquille.
  • Posez des “pourquoi”, pas seulement des “comment”.

L’IA peut écrire du code. Mais seule votre curiosité peut créer quelque chose qui sort du lot.